Histoire de Berlin

Le début
(avant le 18e siècle)

Berlin n'est qu'un village construit sur une petite colline dans un marais. La traduction littérale de l'ancien mot slave « berl » est : petite colline sèche. Les marécages et les sous-sols humides sont également la raison pour laquelle Berlin compte si peu de gratte-ciel, malgré son jeune âge. La germanisation vers l'est des provinces historiquement slaves n'a eu lieu qu'au XIe siècle. Une grande partie des premiers colons étaient en fait des Belges flamands et néerlandophones. Au sud-ouest de Berlin, on trouve encore le « Fläming » et, par conséquent, le dialecte berlinois local est encore très distinct du reste et conserve des éléments de la langue flamande, par exemple « ick » au lieu de « ich » pour « je ». 

La pauvreté du sol autour de Berlin n'a permis de cultiver les terres et les forêts que de manière autosuffisante. En outre, la région n'a jamais connu une christianisation complète en raison de l'absence de grandes agglomérations. La culture slave a donc pu rester vivante grâce à sa propre mythologie (paganisme) et à la langue sorabe (un dialecte polonais local), qui est toujours parlée et présente au sud de Berlin.

Jusqu'à l'ère prussienne, Berlin n'était qu'un petit village. Le village historique peut encore être retracé comme le quartier Nikolai, juste à l'ouest de la tour de télévision et de l'Alexanderplatz, derrière l'hôtel de ville rouge. La seconde moitié est devenue l'île des musées.

L' apogée de la nuit
(pendant et entre les guerres)

Après avoir remporté la guerre franco-allemande de 1871, Berlin atteint la barre des 1 million d'habitants. La majeure partie de l'argent provenant de cette victoire a été investie dans la capitale de l'État allemand nouvellement fondé. Par exemple, la liaison ferroviaire à travers le centre de la ville, construite uniquement sur des ponts, a été financée grâce à cet argent et est toujours utilisée dans son état d'origine. Au milieu de la révolution industrielle, la ville a connu une croissance exponentielle et est devenue la troisième plus grande ville du monde dans les années 1920 (après Londres et New York). Avec plus de 4 millions d'habitants, elle était encore plus grande qu'aujourd'hui. Le maintien d'une telle population, principalement dans le centre de Berlin encerclé par la célèbre ligne Ring-S-Bahn, nécessitait des logements extrêmement denses, qui sont toujours bien entretenus dans les Hackesche Höfe.

Au cours des guerres mondiales, Berlin a également été le centre de l'attention politique à plusieurs reprises. La première guerre mondiale s'est terminée par une révolution socialiste, avec l'annonce d'un nouvel ordre étatique depuis le Reichstag (qui accueille aujourd'hui le Parlement allemand). Juste avant la Seconde Guerre mondiale, Berlin a accueilli les Jeux olympiques de 1936. Instrumentalisés par le régime nazi déjà au pouvoir, il s'agissait du premier événement retransmis en direct et l'architecture Art-déco/gigantisme du stade olympique est toujours impressionnante. 

Les aspects les plus sombres du régime nazi et de l'Holocauste sont également évoqués dans divers monuments commémoratifs. Dans toute la ville, vous trouverez des pierres de bronze devant les maisons où les Juifs ont été déportés vers les camps de concentration. Juste à côté du Checkpoint-Charlie, dans le centre de la ville, se trouve un mémorial qui documente les nombreuses facettes de la terreur pendant la période nazie. Le sommet présente le Mémorial de Sachsenhausen (au nord de Berlin), où un camp de concentration a été transformé en mémorial, comme beaucoup d'autres dans toute l'Allemagne.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Berlin est devenu le dernier champ de bataille. 450 000 tonnes de bombes ont été larguées, rien que sur Berlin, et on les retrouve encore aujourd'hui régulièrement sur les chantiers de construction. En raison de l'importance historique et idéologique de cette ville, Berlin a été occupée par les alliés jusqu'en 1990 et de grands efforts de reconstruction ont été déployés, qui ont duré plusieurs décennies.

La division
(le mur de Berlin)

Après la Seconde Guerre mondiale et la conférence de Potsdam des Alliés, Berlin a été divisée en quatre secteurs, indépendamment des secteurs occupés du reste de l'Allemagne. Les Soviétiques fondent alors l'Allemagne de l'Est socialiste, avec Berlin-Est comme capitale. Les Alliés occidentaux fondent l'Allemagne de l'Ouest capitaliste (avec Bonn comme capitale). Afin d'empêcher les Allemands de l'Est de fuir et d'émigrer vers l'Ouest, le gouvernement est-allemand décide de construire un mur entre les deux pays et tout autour de Berlin (ridiculement appelé : « mur de protection antifasciste »). Aujourd'hui, cette bande mortelle est en grande partie recouverte de bâtiments, à l'exception de deux endroits : l'East Side Gallery et la Bernauer Straße. La première est aujourd'hui peinte par divers artistes du monde entier, tandis que la seconde a été transformée en mémorial soulignant également les diverses tentatives de franchissement de cette frontière.

Une influence intéressante de l'héritage multiculturel du Berlin moderne réside également dans les principales différences d'immigration entre l'Est et l'Ouest. L'Allemagne de l'Est a principalement coopéré avec le Viêt Nam pour apporter de la main-d'œuvre supplémentaire, tandis que l'Ouest a surtout accueilli des familles Turcs. Cet afflux culturel a également façonné la culture culinaire berlinoise avec l'invention du Döner Kebap dans les années 1980 à Berlin et de divers restaurants vietnamiens de street food, originaux ou fusionnés.

Le renouveau
(Le Berlin moderne, post-mur)

Peu après que David Hasselhoff ait chanté sur le mur de Berlin, l'Allemagne a été réunifiée et Berlin est redevenue la capitale dans les années qui ont suivi. La réunification de la ville, traversée par la frontière entre les deux mondes de l'époque, a représenté un effort considérable. Pendant cette période d'insécurité, le grand vide a attiré des créateurs du monde entier. Berlin est devenue la capitale mondiale de la techno, en particulier dans le domaine de la musique électronique.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le Berlin moderne et son évolution, nous vous recommandons vivement la série de documentaires d'Arte intitulée « B comme Berlin » :

Le lien vers le documentaire français 

Un message important à retenir : Berlin n'est jamais finie. Elle se renouvelle toujours. Alors que vous voyez des chantiers de construction partout, un endroit que vous aimiez il y a 5 ans a déjà complètement disparu. Prenez donc le temps de découvrir et de nous faire savoir quels sont les endroits sympas que vous avez trouvés.